samedi 17 décembre 2011

Où il est question d'héritage.

Les temps sont durs.

C’est la période du vote du budget 2012. Des sacrifices sont imposés à chaque composante, a minima -10% de dotation, quelque soit le nom que l’on donne à cette dernière !

Chacun d’entre nous étant forcément vertueux dans son comportement individuel ou collectif, la faute, si faute il y a,  en incombe donc à l’autre !!!

Comment en sommes nous arrivés là ? La faute à qui ? Deux questions que nous entendons quotidiennement.

Peut être...

La faute à l'autonomie des universités et du passage aux fameuses RCE (Responsabilités et Compétences Elargies) ? 

Ou la faute à la direction actuelle de l’université ?

Ou plus facile encore et grand classique du genre, la faute aux anciennes équipes ? La fameuse faute à l’héritage.

Difficile d’apporter une réponse complète pour les premières hypothèses. Pas assez de recul pour le moment.

Ce n’est pas le cas pour la troisième. Là nous avons du recul.


En pages 5 et 6 de ce document la situation financière de l’université est présentée par les auditeurs comme « saine ».
Les extraits, disponibles ici, donnent les principaux chiffres et indicateurs qui justifient ce qualificatif aux yeux des inspecteurs qui ajoutent même que la gestion a été « prudente ».


Autre référence : l’Analyse du compte financier 2010 présentée par le Président lors du conseil d’administration du jeudi 17 novembre dernier et dont je vous propose 5 points de synthèse ici.

Le budget 2010 a ainsi été un budget sincère et l’année s’est traduite par un bénéfice de 3 553 290 €.
Le fonds de roulement de l’université a augmenté de 1 million d’euros.
Les recettes, hors masse salariale ont augmenté, et la trésorerie est passée de 14,1 millions d’euros fin 2009 à 18.9millions d’euros fin 2010 !
Et tout cela dans un établissement qui avait basculé dans les RCE en janvier 2010 !

Dernières références enfin, les rapports successifs de la Chambre Régionale des Comptes. Dans le dernier en date (période 2002-2008), quelques remarques sont faites « sans toutefois que cela n’obère la qualité générale de la gestion » (sic)

Autres petits  extraits de ce rapport.

« Les bons résultats démontrent une gestion rigoureuse »
« L’excédent brut d’exploitation (EBE), indicateur privilégié de la santé économique de l’université, n’atteindrait pas de tels niveaux sans la maîtrise des dépenses de fonctionnement »
« Le niveau du fonds de roulement est confortable, (il permet de couvrir les dépenses de fonctionnement décaissables de plus de 6 mois) et se trouve en forte progression sur la période 2002-2008 en doublant quasiment. »

Petit florilège à manier avec précaution car sorti de son contexte ! Mais imaginez le même exercice avec un rapport de chambre régionale des comptes critique et défavorable !


En résumé. 
Trois analyses récentes, issues de trois sources différentes, aussi sérieuses qu’indépendantes les unes que les autres, et peu sujettes à la complaisance.
 
Trois analyses qui disent clairement que depuis au moins une petite décennie, l’université a été bien et « sainement » gérée, qu’elle a su gérer prudemment ses dépenses, qu’elle a su aller chercher des financements pour augmenter ses ressources, qu’elle a maintenu sa capacité à investir pour l’avenir et qu’elle a été capable de dégager des sommes importantes en trésorerie.

Trois documents dont un, l’analyse du compte financier 2010, montre que pour cette première année d’accès aux RCE, l’université a su gérer sa masse salariale.

Trois analyses et documents qui apportent donc beaucoup d’éléments de réponses quant à l’hypothèse 3 et même un peu pour la 1.

Reconnaissons qu’en matière d’héritage, certaines équipes dirigeantes d’université ont dû connaître pire !





lundi 5 décembre 2011

Bonne nouvelle!


Alors que l’inactivité automnale laisse penser que les Assises régionales de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche  pourraient être mortes ou, au mieux, en veille, il n’en est rien!

A la question « les Assises sont-elles toujours d’actualité ? » posée à  Madame Rousseau, Vice-présidente en charge du secteur au Conseil Régional, cette dernière m’a répondu sans ambiguïté:

                                                   « Plus que jamais » (sic)

Mieux encore ! A ma seconde et dernière question, qui interrogeait la Vice-présidente sur son acceptation à venir en débattre à Valenciennes avec les lecteurs du blog « Parlons UVHC », la réponse a été tout aussi directe et non ambigüe. C’est OUI !

« Plus que jamais et oui » Deux bonnes nouvelles! Les assises ne sont pas mortes et la Vice-présidente est prête à venir se joindre à nous pour les faire vivre plus encore! Pour faire une analogie mécanique, le moteur des assises tourne depuis juin, il faut simplement maintenant enclencher une vitesse.

A toute fin utile, on peut toujours relire, à titre d’exemple, les schémas régionaux Rhône-Alpes (ici) et Provence-Alpes-Côte-d’Azur (et là) pour se rappeler combien ce type d’exercice peut être mobilisateur et porteur d’avenir. 

L’Université de Valenciennes a tout intérêt à s’inscrire dans le débat préalable à la rédaction du schéma régional de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Une grand messe de plus diront certains. 

Peut être ! Mais attention. Contrairement à ce que l’on peut penser dans un accès de frilosité, de défiance ou encore de ras-le-bol par rapport à ce genre d’exercice, ni l’absence de débat ni même l'absence de participation au débat ne conduisent à un statu quo dont on ne saurait d'ailleurs se satisfaire.  Au contraire! L’absence de débat favorise les structures dynamiques, les collectifs puissants, les groupes organisés ou encore les regroupements dotés d’un projet d’avenir.

En clair:
-En matière d’assises, d’états généraux, de grenelles ou de mini grenelles, lorsque l'on ne participe pas, d’autres le font … dans le sens de leurs intérêts!
- Et l’absence d’assises, d’états généraux, de grenelles ou de mini grenelles, ne signifient pas l’immobilisme de tous !

Et le Nord-Pas de Calais ne manque pas de ces structures, collectifs, groupes organisés et autres regroupements actifs et dynamiques! Rappelez-vous bien que c’est le manque d’une structuration globale régionale performante et efficace qui est la cause principale des échecs que vit notre collectivité académique régionale.

Les Assises régionales de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche sont donc une belle occasion de réinscrire notre établissement dans une démarche d’action et non plus simplement de réaction.

Ainsi, si Madame Rousseau ne se désiste pas (j’attends encore sa réponse quant aux dates auxquelles nous pourrions organiser ce débat), les lecteurs du blog « Parlons UVHC », auront la possibilité d’entrer dans l’action en sa présence. Ils auront la possibilité d’être partie prenante d’un grand débat, d’y faire entendre une voix de l’UVHC et finalement d’être parmi les premiers à contribuer à cette démarche régionale.

Si la Vice-présidente se désiste, (ce qui serait surprenant au regard de ses réponses rapides et non ambigües), passée la déception, les lecteurs de « Parlons UVHC » auront, le témoignage direct en moins, les mêmes possibilités.

En attendant, pour ceux qui souhaiteraient s’y préparer ou encore élaborer des propositions, je peux apporter quelques précisions ici sur les thématiques que j’ai publiées dans la chronique « Le saviez vous ? » 
Je vous invite également à lire le document de diagnostic STRATER en cliquant ici.




PS : Sauf à y être obligé pour prouver ma bonne foi, je ne publierai pas l’échange de mails questions-réponses avec Madame la Vice-présidente Rousseau

lundi 21 novembre 2011

le saviez-vous?

Devinette

Cela commence par quatre axes thématiques principaux:
(La démocratisation et le développement de l'enseignement supérieur l'attractivité de la recherche, le dialogue sciences – société, la mise en valeur de la recherche et des chercheurs, et enfin l'organisation et la structuration du paysage de l’enseignement supérieur et de la recherche.)

Puis suivent des éléments de calendrier:
(20 juin 2011  ouverture officielle, 4ème trimestre 2011 groupes de travail et ateliers dans les différents territoires universitaires, fin 2011 / début 2012  point d’étape,  Janvier / février poursuite et fin des travaux en ateliers,  mars 2012  plénière de clôture : restitution de l’ensemble du travail (base du schéma),  mars / avril 2012  écriture du projet de schéma régional, mai / juin 2012 adoption du schéma dans les institutions et instances concernées.)

De quoi s’agit-il?

Et bien, le saviez-vous ? 
Nous sommes en pleines Assises régionales de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche dont vous avez ci-dessus quelques éléments essentiels.

Attention, ce n’est pas rien ces Assises, les premières du genre en région. Il ne s’agit pas moins que de « de poser les bases du futur schéma régional dans ce domaine » (ndlr : enseignement supérieur et recherche). C'est écrit ici dans l'introduction.
Et cette affaire de toute première importance pour notre avenir dure, pour sa partie grand public, depuis le 20juin 2011 jour de sa séance d’ouverture.

Puisqu’on vous le dit !

Nous étions même quelques-uns de l’uvhc à être présents ce jour là. Le déroulé officiel de cette réunion est consultable ici encore. C’est ce jour là qu’en fin de séance et en trois minutes chrono, Madame la Vice-présidente Enseignement Supérieur et Recherche nous a annoncé la suite des événements résumée en début de cette chronique.
On trouve ailleurs sur le site web du conseil régional une petite phrase qui confirme bien les bonnes intentions du moment « Après cette première réunion (lancement officiel), dès la rentrée prochaine, des ateliers et des groupes de travail se réuniront pour poursuivre ces travaux ».

Oui mais voilà, nous sommes à la moitié du quatrième trimestre 2011, et à ma connaissance, RIEN !!! 

Remarquez, personne n’a annoncé à qui revient l’initiative de lancer les fameux ateliers du quatrième trimestre dans les territoires universitaires. Le Conseil Régional ne l’a pas fait et, a fortiori, sa Vice- présidente Enseignement Supérieur et Recherche non plus. Le PRES Lille Nord de France n’y fait même pas référence sur son site. De là à prendre des initiatives ! Du coté de notre  université enfin, pas de convocation à une assemblée générale, pas d’intranet dédié, rien qui nous invite à réfléchir ensemble !

Deux explications à ce mutisme sont envisageables.
L’annonce par les universités lilloises de leur projet d’université fédérale, moins de deux semaines après le top départ des Assises, a torpillé le processus et les Assises sont mortes.  
Ou plus probablement,  l’annonce lilloise a effectivement fortement perturbé leur organisation mais les Assises vont enfin démarrer. 

Ce serait notre intérêt. Encore faut-il nous y préparer! En prenant quelques initiatives peut être! Par exemple, en nous constituant en comité ou en association ou encore en collectif de promotion de nos intérêts avant la rédaction du schéma régional d’enseignement supérieur et de recherche. Ou encore en lançant les débats dans notre établissement.

J’y reviens dans ma prochaine chronique.




lundi 14 novembre 2011

Et maintenant-1 ?

Les résultats IDEX 2 sont tombés. Le projet lillois n’a pas été retenu. Un certain nombre de collègues se réjouissent de cet échec au prétexte que les universités non lilloises ont été exclues du projet. Ils ont tort ! Au-delà d’une réponse négative à une proposition des trois universités lilloises, c’est l’ensemble de notre région universitaire qui subit cet échec.

Bien sûr, je n’ignore rien d’Egid ni de Railenium. Le contexte académique régional dans lequel ces deux projets ont du se développer, ne fait d’ailleurs qu’ajouter à leur qualité intrinsèque.

L’échec tient principalement à ce que le PRES Lille Nord de France a été pensé et conçu dans une atmosphère de défiance et de paranoïa qui a conduit à la création d’un « PRES de projets », objet unique dans le paysage universitaire national actuel. En réalité un PRES « petits bras » construit sans enthousiasme, pour répondre à la mode du moment et en partie pour ne pas déplaire à un Conseil Régional bien souvent velléitaire en matière de structuration de son espace d’enseignement supérieur et de recherche. Un PRES, dont l’incapacité structurelle à défendre au plus haut niveau des projets, ici dans les Projets d’Investissement d’Avenir, est aujourd’hui démontrée ! En cela, les échecs IDEX 1 puis 2 sont nos échecs collectifs.

Je ne suis pas le seul à faire ce constat puisque les universités lilloises, particulièrement, en décidant de candidater seules sur IDEX2, ont pris acte que le PRES de projets Lille Nord de France n’est pas la bonne structure pour déposer un projet collectif régional susceptible de l’emporter !

Pour être très clair, en situation de responsabilité à Lille, j’aurais fait la même chose. La position lilloise est la seule qui pouvait être prise. La communauté universitaire régionale ne pouvait pas rester à regarder benoitement s’empiler les échecs en faisant semblant de croire que notre structuration académique régionale ne porte pas une partie de la responsabilité.

Etre en situation d’échec, dont acte, ne pas réagir au nom du politiquement correct, NON. Nos collègues lillois ont réagi, c’est salutaire.

Dans ce contexte, l’échec IDEX 2, (mais les dirigeants universitaires lillois avaient-ils vraiment un espoir ?), est-il un vrai revers où ce projet est-il un premier test en vrai grandeur pour évaluer la capacité du site lillois à aller collectivement de l’avant, un premier jalon en quelque sorte ? La note d’orientation stratégique des trois présidents lillois reviendra régulièrement dans mes futures chroniques Lire ici la note d’orientation stratégique cosignée des trois Présidents Lillois
 
Et maintenant ?

Les universités lilloises et leurs partenaires sont maintenant dotés d’un projet et d’un horizon. Bouclage du dossier fin 2012. Plein régime en 2015. Nous ne pouvons que leur souhaiter bon courage et bonne réussite.

Pour l’UVHC c’est à la fois plus confus et plus simple.
Plus confus puisque depuis les assemblées générales de juin 2010, nous n’avons pas eu un seul débat sur cette problématique régionale même pendant la campagne électorale pour la présidence de notre université. Pas une info non plus sur l’avancée des groupes de travail sur la structuration. Coté prospective, à part à ma connaissance deux interventions collectives réactives, cliquez ici puis ici, rien de la part de la présidence UVHC. En bref, le calme plat, comme s’il ne passait rien sur la scène régionale depuis 18 mois ! et donc pas de projet alternatif.

Plus simple parce qu’en l’absence d’un débat et d’une réflexion préalable, notre seul véritable horizon est finalement juste devant nous. C’est l’élection, en mars prochain, du futur président ou de la future présidente sous une forme de « suffrage universel indirect » (je reviendrai sur ce point dans une prochaine chronique). Si on ajoute à cela que nous devrions être à cette période en pleines assises de l’enseignement supérieur et de la recherche régionale (là encore j’y reviendrai bientôt sous forme d’une chronique), nous allons pouvoir enfin débattre de l’avenir de l’UVHC !

Chouette rendez vous et à bientôt…